Liberté versus Sécurité
Le niveau de peur et d’insécurité au Canada est monté d’une coche cette semaine avec les attentats sur des soldats à St-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa. Les plaques tectoniques de la vie ordinaire canadienne se sont déplacées, nous laissant devant l’incertitude. Notre image d’un pays paisible et stable est ternie.
Dans la foulée de ces attentats, il y a un réel danger que les efforts du gouvernement fédéral à renforcer la Loi sur la sécurité nationale nous tombent dessus amenant une érosion des libertés que nous prenons pour acquis.
Un Réel Danger
La GRC avait rencontré Martin Couture-Roland à plusieurs reprises depuis juillet dernier à St-Jean-sur-Richelieu, mais ne disposait pas suffisamment de preuves pour l’inculper. Ce qui est illégal n’est pas le fait qu’il se soit radicalisé, main bien qu’il ait attaqué deux membres des Forces armées canadiennes. Tandis qu’à Ottawa, Michael Zehaf-Bibeau était considéré par les services de renseignements comme un « voyageur à haut risque ». Aucun des deux ne pouvait être arrêté en raison de leurs croyances.
L’ancien analyste du NSA, Edward Snowden, nous a montré comment les services de renseignements américains ont contourné la loi contre l’écoute électronique de leurs propres citoyens en échange de renseignements sur des citoyens canadiens. En fin de compte, qu’il soit question de l’Agence de sécurité nationale (NSA) ou Service canadien du renseignement de sécurité, il n’y a pas beaucoup de différence entre ces deux services et la Stasi de l’ancienne Allemagne de l’Est ou le KGB de l’ancienne Union soviétique.
La Prochaine Étape?
Quelle sera la prochaine étape? De nouvelles lois plus musclées permettant au gouvernement de glaner sans mandat légal toutes nos informations personnelles sur les serveurs, nos téléphones intelligents, nos tablettes et ordinateurs portables, soit nos contacts, notes personnelles, agenda et renseignements sur les sites visités sur l’Internet?
Les grandes banques de données personnelles peuvent-elles vraiment garantir la sécurité, tout en protégeant notre liberté? Prévoit-on un mandat d’arrêt préventif? Y aura-t-il toujours la présomption d’innocence?
Nous avons déjà des services de renseignements, et des lois qui nous permettent à dépister des espions, et de suivre ceux qui se sont radicalisés. Pourtant le gouvernement a déjà annoncé qu’il voulait faire des changements à la Loi de sécurité nationale.
Étant donné l’impact émotionnel provoqué par les évènements de la semaine, il n’est pas certain que la pensée calme et réfléchie règne en ce moment. En plus, n’oublions pas la propension du gouvernement Harper à limiter les débats à la Chambre de Communes. Cela n’a pas de bonne augure pour nos droits de liberté fondamentaux.